Le mot de la présidente

EthnoArt est une association loi 1901, intégrée au réseau d’éducation populaire.

Née en 2002, ethnoArt organise des évènements culturels, dans le nord de Paris. Alors, artistes et ethnologues s’associent pour permettre d’appréhender la diversité culturelle à travers des pratiques artistiques. Sollicitée par des enseignant-e-s pour intervenir aussi au sein de leur établissement, ethnoArt commence les ateliers scolaires dans le cadre des « club-CNRS ». Lauréat du prix Talents-des-cités en 2005 décerné par le Sénat, ethnoArt élargit ses méthodes pédagogiques.

Aujourd’hui, son objet est d’initier nos contemporains de 4 à 99 ans aux modes de réflexion des sciences sociales et plus particulièrement de l’ethnologie. Comprendre les logiques d’actions de ses concitoyens, pour ne pas émettre des jugements de valeur stigmatisants, comprendre d’où chacun-e parle permet de favoriser le dialogue et le débat. L’équipe s’appuie sur le décentrement (sortir du point de vue de son propre groupe socioculturel) comme objectivation, le croisement des points de vue et des logiques d’actions comme mode de compréhension d’un fait social, la construction d’une analyse scientifique et l’exposition des résultats devant les pairs par les apprentis ethnologues comme appréhension du débat intellectuel.

Notre combat

Le monde globalisé dans lequel nous vivons actuellement suscite des questions d’ordre identitaire et relationnel sans précédent. Alors que le rapprochement entre les personnes est grandement facilité par la circulation de l’information et les nouvelles technologies, les frontières demeurent très présentes dès lors qu’il s’agit de côtoyer ou d’accueillir l’AUTRE dans sa vie quotidienne.

Nombreuses et nombreux se retrouvent assignées à des catégories stéréotypées (de genre, de classe, d’origine…) qui conduisent à des discriminations. Si certains critères font l’objet d’une réelle vigilance aujourd’hui dans notre société, d’autres, moins visibles, continuent insidieusement d’opérer : Ainsi, comment un enfant vit-t-il le fait que ses compétences en arabe sont moins valorisées que celles de son camarade parlant couramment anglais ?

Nous constatons qu’il n’existe pas assez d’espaces qui permettent aux citoyen.ne.s de forger leur esprit critique et de prendre du recul face aux situations interculturelles qu’ils/elles rencontrent chaque jour. Le dialogue interculturel est le paradigme fondateur sur lequel nous avons élaboré notre pédagogie. L’exercice de distanciation, au centre de la démarche ethnologique, permet de voir sous le prisme de la construction socio-culturelle les différences entre « nous » et les « autres », de percevoir ce qui nous relie et nous rend interdépendants, d’identifier et de déconstruire nos idées reçues, nos préjugés. En nous appuyant sur des méthodes adaptées, nous créons des espaces de dialogue et mettons les savoirs et les méthodes de l’ethnologie au service de tou.te.s.